Le Peuple Kuna
Voici un concept de société différente. Jugez-en plutôt. Un peuple de 50 000 indiens dont le territoire entier appartient à la communauté sans le moindre droit d’en posséder, vendre, louer ou aliéner de quelque façon que se soit la moindre parcelle, même pour beaucoup d’argent comme s’en rendit compte ce grand complexe hôtelier américain qui s’y est cassé les dents.
Par contre si la terre appartient à personne, ou à tout le monde, chaque cocotier de chaque île est la propriété d’une famille qui l’exploite comme elle le veut, au mieux de ses propres intérêts pour son propre bénéfice. La pêche, l’artisanat ou toute autre source de revenu est elle aussi régie par les règles de la libre entreprise individuelle.
Le bonheur pour eux est un principe très communautaire, on appartient à une famille, un village et on se doit d’y apporter sa participation au bien-être général aussi bien à l’un qu’à l’autre.
Les ou nos hommes vont trouver ça moins drôle : c’est une organisation matriarcale où les femmes ont le porte-monnaie et décident des taches. De plus quand le jeune marié vient vivre dans la famille (et la hutte !) de la belle famille et devient l’aide ou l’apprenti de son beau-père pour 3 ans !!! Bon courage messieurs.
Dans les villages typiques nous avons trouvé cela merveilleux, beaucoup d’équilibre, des sourires, manifestement et incontestablement des gens heureux qui font très attention de protéger leur style de vie et valeurs. Nous avons passé un très bon moment avec eux et la distribution de 2 sacs d’affaires d’Emma à ces enfants en file indienne repartant chacun avec UN habit et tellement heureux de ce cadeau et non pas frustrés de ne pas avoir celui d’à côté est un bon indice de satisfaction.
Philippe en compagnie d'enfantsPar contre si la terre appartient à personne, ou à tout le monde, chaque cocotier de chaque île est la propriété d’une famille qui l’exploite comme elle le veut, au mieux de ses propres intérêts pour son propre bénéfice. La pêche, l’artisanat ou toute autre source de revenu est elle aussi régie par les règles de la libre entreprise individuelle.
Le bonheur pour eux est un principe très communautaire, on appartient à une famille, un village et on se doit d’y apporter sa participation au bien-être général aussi bien à l’un qu’à l’autre.
Les ou nos hommes vont trouver ça moins drôle : c’est une organisation matriarcale où les femmes ont le porte-monnaie et décident des taches. De plus quand le jeune marié vient vivre dans la famille (et la hutte !) de la belle famille et devient l’aide ou l’apprenti de son beau-père pour 3 ans !!! Bon courage messieurs.
Dans les villages typiques nous avons trouvé cela merveilleux, beaucoup d’équilibre, des sourires, manifestement et incontestablement des gens heureux qui font très attention de protéger leur style de vie et valeurs. Nous avons passé un très bon moment avec eux et la distribution de 2 sacs d’affaires d’Emma à ces enfants en file indienne repartant chacun avec UN habit et tellement heureux de ce cadeau et non pas frustrés de ne pas avoir celui d’à côté est un bon indice de satisfaction.
Evidemment et faut-il s’en réjouir ou le déplorer, d’autres villages plus proches d’un tourisme envahissant (dont nous avons fait partie) ont abandonné ces valeurs pour une vie en transit vers le « modernisme ». Ces villages en mutation sont malheureusement faits de maisons béton mais décrépites, sales et les enfants d’un tour de taille envahissant. Quel dommage, cette civilisation disparait mais après tout sommes-nous les seuls à avoir le droit au cholestérol, séries télévisées américaines, ou taux de mortalité infantile 5 ou 10 fois inférieur au leur ? A vous de choisir …
Bref ce fût pour nous une très belle expérience, de beaux sujets de réflexion sur notre définition de l’essentiel. Mais si vous avez 2 minutes, allez voir sur internet plus de détails sur leur mode de vie, les règles du chef du village choisi parmi ceux qui ont la meilleure mémoire (toute la transmission se fait oralement), le « congresso » rassemblement quotidien à 17h de l’ensemble du village pour discuter des sujets communs, leur farouche autonomie et non pas indépendance avec le Panama.
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Et comme vous me connaissez bien, je ne pouvais décemment finir ce « reportage » sans consacrer un paragraphe particulier à la tenue si spécifique de ces si élégantes femmes Kunas.
Les Tenues des femmes Kunas et les Molas
Alors que les hommes kunas s’habillent de t-shirts et pantalons classiques, les femmes portent des tenues colorées. Elles se parent de bracelets multicolores sur toute la longueur des bras et des jambes. Selon leur croyance, ces bracelets les protègent des mauvais esprits. J’ai eu droit aux récitations de prières lorsqu’une femme Kuna m’a posé mes bracelets. Généralement leurs narines sont transpercées par un anneau d’or et elles tracent sur leur front une petite ligne verticale avec de la peinture noire.
Leurs blouses sans aucun doute le plus spectaculaire de leur tenue sont ornées de panneaux décoratifs appelés le Mola.
Le Mola est une technique d’applique inverse : superposition de 3 à 5 couches de tissus de différentes couleurs, mise en réserve de certains éléments du motif pour faire apparaître les couleurs inférieures. Le tout finement cousu, la finesse et la régularité des points est un signe de qualité, certains molas demandent des mois de travail (de 2 à 9 mois).
Chaque corsage est donc composé de 2 molas, avant et arrière, et bien qu’ils se ressemblent, ils ne sont jamais identiques. Ils sont faits à la main et sont totalement uniques. Les motifs représentent de belles formes géométriques ou bien des scènes de la vie quotidienne, les animaux eux aussi y ont une part importante. Tout est source d’inspiration pour les femmes toujours à l’affût, avec leur crayon de bois, pour calquer à la sauvette une scène qui les séduit. D’ailleurs cela ne m’étonnerait pas que dans quelques mois les prochains navigateurs découvrent sur des molas les scènes figurant sur Mowgli.
Un Mola doit être apprécié comme une belle œuvre d’art. D’ailleurs de nos jours, ils sont exposés dans des galeries d’arts indiens du monde entier. Cet art ne se transmet également qu’oralement. Femme brodant son mola
Certains hommes se sentant plus femmes qu’hommes peuvent laisser leur penchant s’exprimer et vivre avec les femmes du village, souvent ils sont les meilleurs artisans molas. Parmi ces hommes femmes appelés « omegit », nous avons eu la chance de recevoir sur Mowgli l’un des plus réputés, Venancio de l’ile Isla Mormake.
D'autres images ...
Toutes les femmes kunas portent les cheveux courts
Après avoir fait « plaisir » à Philippe en faisant le plein de Molas et autres petits bracelets, nous repartons après 3 semaines de Kuna Yala vers Colon et les préparatifs du Canal de Panama.