mardi 24 février 2009

Les San Blas Partie 2


Le Peuple Kuna
Voici un concept de société différente. Jugez-en plutôt. Un peuple de 50 000 indiens dont le territoire entier appartient à la communauté sans le moindre droit d’en posséder, vendre, louer ou aliéner de quelque façon que se soit la moindre parcelle, même pour beaucoup d’argent comme s’en rendit compte ce grand complexe hôtelier américain qui s’y est cassé les dents.
Par contre si la terre appartient à personne, ou à tout le monde, chaque cocotier de chaque île est la propriété d’une famille qui l’exploite comme elle le veut, au mieux de ses propres intérêts pour son propre bénéfice. La pêche, l’artisanat ou toute autre source de revenu est elle aussi régie par les règles de la libre entreprise individuelle.
Le bonheur pour eux est un principe très communautaire, on appartient à une famille, un village et on se doit d’y apporter sa participation au bien-être général aussi bien à l’un qu’à l’autre.
Les ou nos hommes vont trouver ça moins drôle : c’est une organisation matriarcale où les femmes ont le porte-monnaie et décident des taches. De plus quand le jeune marié vient vivre dans la famille (et la hutte !) de la belle famille et devient l’aide ou l’apprenti de son beau-père pour 3 ans !!! Bon courage messieurs.
Dans les villages typiques nous avons trouvé cela merveilleux, beaucoup d’équilibre, des sourires, manifestement et incontestablement des gens heureux qui font très attention de protéger leur style de vie et valeurs. Nous avons passé un très bon moment avec eux et la distribution de 2 sacs d’affaires d’Emma à ces enfants en file indienne repartant chacun avec UN habit et tellement heureux de ce cadeau et non pas frustrés de ne pas avoir celui d’à côté est un bon indice de satisfaction.
Philippe en compagnie d'enfants
Evidemment et faut-il s’en réjouir ou le déplorer, d’autres villages plus proches d’un tourisme envahissant (dont nous avons fait partie) ont abandonné ces valeurs pour une vie en transit vers le « modernisme ». Ces villages en mutation sont malheureusement faits de maisons béton mais décrépites, sales et les enfants d’un tour de taille envahissant. Quel dommage, cette civilisation disparait mais après tout sommes-nous les seuls à avoir le droit au cholestérol, séries télévisées américaines, ou taux de mortalité infantile 5 ou 10 fois inférieur au leur ? A vous de choisir …
Bref ce fût pour nous une très belle expérience, de beaux sujets de réflexion sur notre définition de l’essentiel. Mais si vous avez 2 minutes, allez voir sur internet plus de détails sur leur mode de vie, les règles du chef du village choisi parmi ceux qui ont la meilleure mémoire (toute la transmission se fait oralement), le « congresso » rassemblement quotidien à 17h de l’ensemble du village pour discuter des sujets communs, leur farouche autonomie et non pas indépendance avec le Panama.
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Et comme vous me connaissez bien, je ne pouvais décemment finir ce « reportage » sans consacrer un paragraphe particulier à la tenue si spécifique de ces si élégantes femmes Kunas.

Les Tenues des femmes Kunas et les Molas

Alors que les hommes kunas s’habillent de t-shirts et pantalons classiques, les femmes portent des tenues colorées. Elles se parent de bracelets multicolores sur toute la longueur des bras et des jambes. Selon leur croyance, ces bracelets les protègent des mauvais esprits. J’ai eu droit aux récitations de prières lorsqu’une femme Kuna m’a posé mes bracelets. Généralement leurs narines sont transpercées par un anneau d’or et elles tracent sur leur front une petite ligne verticale avec de la peinture noire.

Leurs blouses sans aucun doute le plus spectaculaire de leur tenue sont ornées de panneaux décoratifs appelés le Mola.
Le Mola est une technique d’applique inverse : superposition de 3 à 5 couches de tissus de différentes couleurs, mise en réserve de certains éléments du motif pour faire apparaître les couleurs inférieures. Le tout finement cousu, la finesse et la régularité des points est un signe de qualité, certains molas demandent des mois de travail (de 2 à 9 mois).
Chaque corsage est donc composé de 2 molas, avant et arrière, et bien qu’ils se ressemblent, ils ne sont jamais identiques. Ils sont faits à la main et sont totalement uniques. Les motifs représentent de belles formes géométriques ou bien des scènes de la vie quotidienne, les animaux eux aussi y ont une part importante. Tout est source d’inspiration pour les femmes toujours à l’affût, avec leur crayon de bois, pour calquer à la sauvette une scène qui les séduit. D’ailleurs cela ne m’étonnerait pas que dans quelques mois les prochains navigateurs découvrent sur des molas les scènes figurant sur Mowgli.
Un Mola doit être apprécié comme une belle œuvre d’art. D’ailleurs de nos jours, ils sont exposés dans des galeries d’arts indiens du monde entier. Cet art ne se transmet également qu’oralement. Femme brodant son mola
Certains hommes se sentant plus femmes qu’hommes peuvent laisser leur penchant s’exprimer et vivre avec les femmes du village, souvent ils sont les meilleurs artisans molas. Parmi ces hommes femmes appelés « omegit », nous avons eu la chance de recevoir sur Mowgli l’un des plus réputés, Venancio de l’ile Isla Mormake.

D'autres images ...

Toutes les femmes kunas portent les cheveux courts

Après avoir fait « plaisir » à Philippe en faisant le plein de Molas et autres petits bracelets, nous repartons après 3 semaines de Kuna Yala vers Colon et les préparatifs du Canal de Panama.

Les San Blas en catamaran Partie 1


Les San Blas et la navigation

1ère constatation importante : si vous souhaitez naviguer aux San Blas il est indispensable de vous fournir ce guide « The Panama Cruising Guide » d’Eric Bauhaus sinon il y a de forte chance que vous finissiez perché ou penché sur une patate de corail !!!
2ème constatation : éloignez vous des chemins connus et reconnus pour plonger dans cet archipel et sa civilisation étonnante
3ème constatation : j’ai compris pourquoi Antoine après avoir passé le Canal et s’être dirigé sur les Galápagos a fait demi-tour et y est resté 6 mois de plus.
Et pour finir ne jamais, au grand jamais, rester sur sa 1ère impression …

Alors maintenant venons en à nos impressions de voyage dans l’ordre où nous les avons vécues.
D’abord comprenons nous bien il existe 2 zones bien distinctes. D’abord les iles plus ou moins, plutôt moins que plus, désertes et aussi et surtout le pays kuna « kuna yala » où vivent ces indiens à l’organisation si particulière. Dans l’archipel des San Blas, on dit de ces îles entourées d’eau turquoise qu’il en existe suffisamment pour en découvrir une nouvelle chaque jour de l’année.
Les îles désertes telles qu’elles sont décrites dans les livres de navigation sont loin d’être aussi désertes que nous l’espérions. Chaque mouillage est envahi quotidiennement par une dizaine de voiliers de voyage. Il est vrai que nous sommes dans la période la plus faste des navigateurs, entre ceux qui passent le Canal pour aller dans le Pacifique, les américains qui ont déjà passés le Canal et ceux qui restent dans les Caraïbes ...beaucoup de monde, trop de monde à notre goût…

Au 1er plan, Riga au mouillage et tous les autres ...
Nous y avons retrouvé Thétys, Levitha et Riga. Retrouvailles très chaleureuses où chacun se raconte les derniers mois, les anecdotes de voyage, les endroits préférés, les plans à venir, les bons conseils, les rencontres ... De très bons moments mais qui ne peuvent s’éterniser car 4 ou 5 bateaux, c’est 4 ou 5 façons de naviguer et d’appréhender les escales.
Notre 1ère semaine aux San Blas a donc été plutôt frustrante car étant bloqués au même mouillage par cause d’une forte dépression : courant très fort, mouillage un peu rouleur, vent de folie et pluies régulières.
La navigation idyllique sous un ciel bleu et sur une mer turquoise et d’huile : on ne l’a guère vécue. Mais bon cela n’enlève rien à la beauté et aux charmes de ces îles aux cocotiers. Chacun y trouve son bonheur : chasse sous-marine pour les uns, planche à voiles pour les autres, farniente, petits tours en kayak … quant à moi je me retrouve prisonnière du bateau ou condamnée à faire le tour de ces ilots car après m’être amputée un morceau de doigt, toute baignade ou activité sportive me sont interdites pour quelques semaines. Je suis très heureuse d’avoir effectué avec Philippe ce stage de médecine en situations extrêmes qui nous a permis de gérer efficacement cet incident. Il ne m’en restera qu’une empreinte digitale à jamais disparue.
Une petite navigation bien tranquille, ça vous dit !!!

Pour notre 2ème semaine, l’esprit « aventurier » et quelque peu rebelle a refait surface. Avec Alofi (qui bravant les éléments a fini par nous rejoindre), nous prenons la direction des iles plus éloignées où nous pourrons visiter des villages kunas traditionnels. REVELATION … Notre vision des San Blas s’est modifiée du tout au tout : navigations splendides, iles et ilots déserts, des kunas très attachants mais nous y reviendrons plus tard et peu, même très très peu de voiliers. Il faut reconnaître que la navigation entre les brisants est beaucoup plus pointue surtout compte-tenu des cartes très imprécises voire fausses. Nous nous sommes choisis des mouillages hors des sentiers battus, parfois avec des manœuvres entre des patates de corail non évidentes, en attachant l’arrière de nos catas aux cocotiers.
Emma en pleine séance crémage avant ...son petit tour quotidien en compagnie de Paul
Quant à notre 3ème semaine nous l’avons vécu à 100 à l’heure en voulant profiter pleinement de nos derniers instants de ce côté de la planète. Il faut dire que le passage du Canal et ensuite la navigation jusqu’aux Galápagos qui nous attendent ne sont pas des moments de tout repos. Nous avons donc changé de mouillage fréquemment, immortalisé notre passage sur ces différentes plages par nos châteaux de sables « style avant-gardiste postmoderne cubique », Philippe et Thierry s’en sont donnés à cœur joie sur leur planche à voile. Nous avons même « kayaké » parmi des dauphins en pleine parade amoureuse, instant magique qui vous permet d’atteindre des états de béatitude et de grâce.
Une famille Kuna sur MowgliMowgli taxi ...
Navigation au milieu des îles

Navigation aux abords d'un village

les 16 000 miles nautiques atteints sous la protection de Jeanne D'Arc

dimanche 1 février 2009

Traversée Belize / Panama : 6 jours

Comme je vous l’avais indiqué, forcés par les conditions météos nous avons quitté assez précipitamment notre havre du Belize.

Traversée qui s’est déroulée en 3 étapes :
-1er jour assez idéal et marqué par la chance. Nous avons péché une belle daurade coryphène qui aurait suffit à notre dîner mais me rappelant les paroles de Fabienne me disant qu’il faudrait absolument qu’ils attrapent du poisson pour se nourrir décemment, nous persistons avec nos lignes. Grosse surprise pour nous quand il a fallu que nous nous battions pour remonter à bord et surtout occire un joli espadon voilier d’environ 20 kg. En toute honnêteté nous aurions préféré que ce beau spécimen puisse continuer sa vie aquatique d’autant plus que nous avons fait 2 orphelins lorsque j’ai rejeté à l’eau ses 2 poissons pilotes. Nous avons donc contacté Alofi pour s’entendre sur un cap à suivre pour se rapprocher. Quelques heures plus tard, mission accomplie avec brio : Alofi & Mowgli se sont rejoints et échange de poisson contre bouteille de Bourgogne.

Jusque là tout allait bien...

- les 3 jours suivants : alors là on n’était pas à la fête même si pendant 3 jours on se serait cru sur un manège de fête foraine. 40/45 km de vent presque en plein nez, des vagues de 3 mètres très abruptes car on est au bout de la mer des Caraïbes et les vagues buttent sur le plateau sous-marin de l’Amérique Centrale. C’est le moment où l’on décide de vendre le bateau et d’essayer une ferme en Auvergne. Bref finalement on sert les dents (et le reste) et vogue la galère.
- Pour les 2 derniers jours à nouveau des conditions normales, de quoi laisser monter l’intensité de notre excitation car nous arrivons sur Panama et l’écran de l’ordinateur nous positionne au milieu d’une cinquantaine de méga-porte-containers. Il y a tout de même la place de se faufiler vers une marina et un hamburger bien mérités !

Mowgli en noir et tous les gros en rouge !!!
Voici ce qu'on appelle un "panamax".
Notre arrivée sur Panama au milieu des cargos



Quelques jours de repos prévus ainsi qu'un ravitaillement pour une nouvelle destination : les Iles San Blas. 3 semaines avec les indiens Kunas, société matriarcale où la terre est commune au peuple et chaque cocotier propriété privée. C'est une organisation unique au monde au milieu d'environ 350 îles de rêve, ça devrait vous faire tenir jusqu'à notre prochaine mise à jour à la fin du mois. Bye bye ...

GUATEMALA : du 15 au 23 janvier 2009

Nous n’avions que 2 jours pour organiser notre voyage au Guatemala (car aucune communication possible avec le continent sur les atolls extérieurs du Belize). Nous avons donc fait appel à une agence MAYAEXPLOR, spécialiste des voyages à vocation ethnologique. Sans contexte, c’est LE spécialiste, qui nous a organisé un programme à la carte avec des intervenants de très hauts niveaux, un très grand merci à Manual qui fût notre principal guide et bravo à Thierry, créateur de Mayaexplor (http://www.mayaexplor.com/) pour cette efficacité redoutable et cette superbe plongée au cœur de la civilisation guatémaltèque.
Je parlerai peu de nous cette fois-ci car il y a tant à dire sur ce que nous avons vécu, partagé et aimé.

Pays riche en histoire, le Guatemala, n’a pas d’égal dans son charme et sa beauté naturelle.
Petit pays au cœur de l’Amérique centrale, le Guatemala est une merveilleuse terre de contrastes : luxuriance de la forêt tropicale, lacs enchâssés de volcans, plaines fertiles, marchés colorés, villages indiens, impressionnants vestiges mayas … La diversité règne.
A cette riche palette de contrastes, il faut ajouter un facteur majeur contribuant à la marque unique du Guatemala : la richesse de ses traditions.
Formé à 55% d’indiens mayas, dont la culture s’est curieusement additionnée de nos croyances, la population actuelle porte encore dans ses mœurs et ses rites, cette ascendance maya. Les traditions, la langue, le costume de la population varient selon les 22 ethnies du pays ! De l’occupation espagnole naît une classe sociale « les ladinos », métis christianisés qui ont perdu les traditions de leurs ancêtres indiens.
Aujourd’hui après 36 ans de guerre civile, l’accord de paix signé est un acte de foi dans un consensus pour un développement harmonieux du Guatemala. L’impression générale de douceur et de gentillesse est bien la preuve de cette avancée … Le Guatemala est ouvert aux touristes, on s’y sent bien mais ne nous voilons pas la face, certaines villes ou partie de villes comme Guatemala City sont de vrais coupe-gorges.

LES SITES MAYAS
Tikal
La plus célèbre des cités mayas au Guatemala, les mayas sont venus ici pour lever leur esprit vers les étoiles, la lumière. Les pyramides montent vers le ciel : le temple du Serpent à deux têtes atteint jusqu'à 70 mètres et, de là, vous pouvez entendre les bruits de la jungle, plus de 300 espèces d'oiseaux, des singes hurleurs, ocelots, jaguars, toucans. Déambuler à Tikal, c’est comme ouvrir une porte mystérieuse où le passé semble de retour, et de ses monuments de pierre peut être perçu la gloire d’antan..
Vue du site du Temple du Serpent à deux têtes
Temple du Jaguar

Quirigua
Très beau petit site au milieu d’immenses bananeraies. On y trouve uniquement des stèles admirablement sculptées.


ANTIGUA
Perchée à 1500 m d'altitude et encadrée par 3 volcans cette ancienne ville coloniale se distingue par son charme fou : fantaisie des rues pavées, ruines, richesse des lumières des murs colorés et patinés des maisons, patios fleuris des demeures coloniales, ses églises et couvents, douceur de vivre ...


Eglise de la Merced

LAC ATITLAN
Sans doute le plus beau lac du monde, Atitlan doit son côté grandiose à sa taille et à son environnement spectaculaire, 3 volcans l’encadrent de leur parfait cône. Un vrai joyau ….
Autour du lac, on découvre des villages mayas qui semblent vivre hors du temps.


la grâce des indiennes lavant leur linge sur la rive du lac

LES MARCHES : Chichicastenango & Solola
Chichicastenango
Jeudi et dimanche, jours de marché à Chichicastenango, village situé à 2090 m d’altitude. C’est le marché indien le plus important et le plus coloré du Guatemala. Tous les indiens des zones voisines en tenue traditionnelle apportent fruits, légumes, graines, fleurs, artisanat, robes, tissages, débauche de couleurs … peu à peu le marché se transforme en labyrinthe, les dialectes se mélangent.
Le cireur
en bus ou en touc-touc


Mère & filles
Le cimetière de Chichicastenango

LES TENUES MAYAS
Luxuriance et la complexité des tenues mayas. Chaque village possède ses propres motifs et couleurs. Les broderies des blouses « huipil » représentent une des expressions les plus complexes de l’art des femmes mayas et s’inspirent du concept de l’espace et des croyances concernant leurs dieux et leurs mythologies. Elles tissent leur histoire avec des fils de laine et de coton, la conception d’un huipil pouvant prendre jusqu’à 7 mois.

Au gré de nos pérégrinations dans les différents marchés, j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à négocier sous de grands éclats de rire avec ces femmes pour acquérir parfois leur propre tenue.

Petite fille de San Antonio Palopo




Homme de Solola
et femme de Chichicastenango









au hasard des rencontres ....



RIO DULCE & LIVINGSTON
Rio Dulce c’est avant tout un fleuve majestueux qui s’écoule à travers la jungle tropicale depuis le lac Izabal jusqu’à la mer. A mi chemin le rio s’élargit dans une zone connue sous le nom de Golfete (refuge anticyclonique très connu des voiliers) avant de se jeter à travers une étroite gorge spectaculaire.
Et Livingston, village singulier uniquement accessible par bateau est unique au Guatemala en raison de sa culture garifuna, on y retrouve la saveur des Caraïbes, une population majoritairement noire.


Pour finir nous avons rallié la ville de Flores, point de départ pour notre retour au Belize. Nous avons refait en bus le trajet inverse, plein d’images dans la tête et une nostalgie certaine. Un seul petit regret celui de ne pas avoir rencontré l’un des plus beaux oiseaux : le quetzal, tenu pour sacré par les Mayas et symbole national du Guatemala.

Le moyen de locomotion le plus répandu : le "chicken bus" (bus poulet).