Comment s’est passée cette traversée ? Intense et mouvementée …
Le cœur palpitant nous avons quitté Dakar le lundi 3 décembre. Dès le 1er jour un bateau du rallye a fait demi-tour cause panne électrique, il a pu repartir dès le lendemain. Quant à nous un petit incident sur la grand voile au matin du 2ème jour m’a obligé à hisser Philippe à hauteur de la 1ère flèche de mât (environ 8 m). Quant au reste de la journée nous avons été escortés par une trentaine de dauphins et en fin d’après midi avons été gâtés par la prise d’un beau thon rouge.
Pendant 3 jours les conditions météo nous ont été très favorables et nous avons creusé rapidement l’écart avec les autres bateaux partis le même jour. Au 3ème jour aucun bateau en vue, ni rien sur le radar, juste quelques dauphins qui ont joué près du bateau, une tortue que nous avons failli percuter et 2 espadons qui sautaient hors de l’eau : splendide … En revanche nous avons appris le lendemain qu’un bateau du rallye, « Silène », suite à une avarie conséquente a lancé un appel au secours (« mayday ») relayé par un autre bateau du rallye, « Sakti », qui a contacté la marine sénégalaise afin qu’elle lui porte assistance. Pendant ce temps « Dutch Link », autre bateau du rallye, s’est dérouté pour rejoindre « Silène » et attendre avec eux l’arrivée des secours. Je vous rassure l’aventure s’est bien terminée, ils ont rejoint Dakar remorqués par un bateau de la marine espagnole où les travaux de réparation sont en cours actuellement.
Vendredi 7 décembre :
Depuis hier la mer change et les conditions ne sont plus aussi agréables. En résumé nous commençons à être un peu secoués. Nous sommes entrés dans ce fameux « pot au noir », zone inter tropicale de convergence (la ZIC). Traduction : c’est la zone où convergent les vents provenant de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud ainsi que les masses nuageuses et orages, tout ce monde se rencontre au niveau de l’équateur créant de violentes perturbations venteuses ou pluvieuses, brèves ou intenses (bourrasques).
Pas de vent, nous mettons les moteurs.
Nous passons sur un banc de dorades, elles sont reparties avec nos leurres, d’ailleurs un de nos moulinets a été endommagé. Enorme averse à la tombée de la nuit accompagnée de gros éclairs : Mowgli a été bien nettoyé.
Samedi 8 décembre :
Navigation à la voile puis au moteur car le vent a encore changé et désormais nous l’avons de plein sud : fait exceptionnel. Conditions non idéales pour les performances et la stabilité du bateau.
Il fait de plus en plus chaud : + 32°.
Philippe a réparé le 2ème moulinet, en avant la pêche.
Nous sommes entre le 3ème et 4ème parallèle nord : nous approchons de l’équateur.
Philippe tout guilleret de m’annoncer « nous sommes sortis du pot au noir, demain nous devrions bénéficier des alizés » et de rajouter « tout compte fait le pot au noir a été plutôt clément avec nous, nous allons pouvoir passer une nuit calme ». Et bien voilà qu’à 22h00, le pot au noir pas content du tout a dévoilé son vrai visage. Aïe, aïe, aïe, quelle nuit !!! Secoués de part et d’autre dans des grands boums, Mowgli tapant dans les vagues, nous avons vainement tenté de dormir dans le carré, seul endroit à peu près ventilé du bateau.
Dimanche 9 décembre :
Mais ce fameux pot au noir, quel farceur, avait gardé le meilleur pour aujourd’hui. On aurait pu croire que l’océan avait décidé de défier toutes les lois de l’apesanteur. Nous voici donc transformés en crêpes, non pas sauteuses mais voltigeuses (c’est très bon pour travailler son équilibre !!!) Et Philippe de me dire « il dure un bon moment le pot au noir ! ».
Des grains de 30 nœuds avec rafales à 35.
Vous déplacer devient un grand art. Quelques moments de répit (très courts) où vous vous empressez de faire une chose qui peut paraître anodine, genre ouvrir le frigo. Vous comptez les vagues, vous choisissez le bon timing et vous vous élancez … et quel soulagement, vous y êtes arrivés car c’est reparti pour la compétition de sauts. Et les grandes vagues qui frappent et viennent recouvrir le bateau dans des grands splashs cinglants. Tout est gris : la mer est grise, le ciel est gris et vous, vous êtes gris aussi. Et là vous vous dites « aïe, aïe, aïe, j’en ai encore pour 8 jours si tout va bien ». Alors vous vous faites philosophe en vous régalant d’avance de la coupe de champagne que vous pourrez peut-être déguster quand ce charmant pot au noir sera enfin passé !!!
Et puis aujourd’hui on peut toujours se reconvertir dans le rodéo …
Ah oui, et j’ai oublié de vous parler des manœuvres : on enroule le génois on prend 1 ris dans la grand voile, ensuite on déroule le génois on défait le 1er ris et puis on recommence et tout ça sous des vagues vicieuses que nous tentons d’éviter avec je l’avoue de jolis mouvements de déhanchés, la pratique ça sert. Je pense que nous sommes également prêts pour la capoeira (fameuse danse brésilienne).
Et Emma dans tout ça ? Et bien elle réclame son DVD …
Vendredi 7 décembre :
Depuis hier la mer change et les conditions ne sont plus aussi agréables. En résumé nous commençons à être un peu secoués. Nous sommes entrés dans ce fameux « pot au noir », zone inter tropicale de convergence (la ZIC). Traduction : c’est la zone où convergent les vents provenant de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud ainsi que les masses nuageuses et orages, tout ce monde se rencontre au niveau de l’équateur créant de violentes perturbations venteuses ou pluvieuses, brèves ou intenses (bourrasques).
Pas de vent, nous mettons les moteurs.
Nous passons sur un banc de dorades, elles sont reparties avec nos leurres, d’ailleurs un de nos moulinets a été endommagé. Enorme averse à la tombée de la nuit accompagnée de gros éclairs : Mowgli a été bien nettoyé.
Samedi 8 décembre :
Navigation à la voile puis au moteur car le vent a encore changé et désormais nous l’avons de plein sud : fait exceptionnel. Conditions non idéales pour les performances et la stabilité du bateau.
Il fait de plus en plus chaud : + 32°.
Philippe a réparé le 2ème moulinet, en avant la pêche.
Nous sommes entre le 3ème et 4ème parallèle nord : nous approchons de l’équateur.
Philippe tout guilleret de m’annoncer « nous sommes sortis du pot au noir, demain nous devrions bénéficier des alizés » et de rajouter « tout compte fait le pot au noir a été plutôt clément avec nous, nous allons pouvoir passer une nuit calme ». Et bien voilà qu’à 22h00, le pot au noir pas content du tout a dévoilé son vrai visage. Aïe, aïe, aïe, quelle nuit !!! Secoués de part et d’autre dans des grands boums, Mowgli tapant dans les vagues, nous avons vainement tenté de dormir dans le carré, seul endroit à peu près ventilé du bateau.
Dimanche 9 décembre :
Mais ce fameux pot au noir, quel farceur, avait gardé le meilleur pour aujourd’hui. On aurait pu croire que l’océan avait décidé de défier toutes les lois de l’apesanteur. Nous voici donc transformés en crêpes, non pas sauteuses mais voltigeuses (c’est très bon pour travailler son équilibre !!!) Et Philippe de me dire « il dure un bon moment le pot au noir ! ».
Des grains de 30 nœuds avec rafales à 35.
Vous déplacer devient un grand art. Quelques moments de répit (très courts) où vous vous empressez de faire une chose qui peut paraître anodine, genre ouvrir le frigo. Vous comptez les vagues, vous choisissez le bon timing et vous vous élancez … et quel soulagement, vous y êtes arrivés car c’est reparti pour la compétition de sauts. Et les grandes vagues qui frappent et viennent recouvrir le bateau dans des grands splashs cinglants. Tout est gris : la mer est grise, le ciel est gris et vous, vous êtes gris aussi. Et là vous vous dites « aïe, aïe, aïe, j’en ai encore pour 8 jours si tout va bien ». Alors vous vous faites philosophe en vous régalant d’avance de la coupe de champagne que vous pourrez peut-être déguster quand ce charmant pot au noir sera enfin passé !!!
Et puis aujourd’hui on peut toujours se reconvertir dans le rodéo …
Ah oui, et j’ai oublié de vous parler des manœuvres : on enroule le génois on prend 1 ris dans la grand voile, ensuite on déroule le génois on défait le 1er ris et puis on recommence et tout ça sous des vagues vicieuses que nous tentons d’éviter avec je l’avoue de jolis mouvements de déhanchés, la pratique ça sert. Je pense que nous sommes également prêts pour la capoeira (fameuse danse brésilienne).
Et Emma dans tout ça ? Et bien elle réclame son DVD …
Lundi 10 décembre : Nous sommes ballotés dans tous les sens. Nous sommes enfin sortis du pot au noir.
7H heure TU passage de l’équateur : quelle émotion !!! A 11h00 nous payons notre tribut à Neptune et dégustons notre petit verre de champagne, on l’avale rapidement car ballotés dans tous les sens.
Toujours beaucoup de houle et des averses qui nous empêchent d’ouvrir les hublots même dans le carré. Il fait très chaud. Emma devient impatiente. Et moi aussi …
A 23h branle-bas de combat la drisse de grand voile a cassé net. Philippe a pris la balancine pour la remplacer, on espère que ça tiendra.
Nuit très, très agitée.
Mardi 11 décembre
Mer plus clémente, entendez par là qu’on est tellement content d’être moins secoués que toute diminution même minime nous enchante.
Partis pour faire la sieste : gros problème : la balancine casse elle aussi.
1ère solution : monter tout en haut du mât pour voir si possibilité de récupérer la drisse de grand voile. 2 drisses ayant déjà cassées, j’explique à Philippe que c’est à moi de monter car en cas de problème il est plus à même de ramener Emma et Mowgli à bon port. Je vous signale que je suis comme Philippe très sujette au vertige et que monter à 18 mètres dans ces conditions c’est un vrai challenge. Je vous avoue que ça a été très dur, que j’ai eu la peur de ma vie car plus je montais et plus j’étais secouée. Je suis redescendue les bras tétanisés de l’effort à fournir pour se cramponner là haut
afin de minimiser les chocs et couverte de bleus. Et tout ça pour rien car la drisse est à l’intérieur du mât.
2ème solution : nous prenons la drisse du génaker (dernière drisse utilisable) pour hisser tant bien que mal la grand voile : advienne que pourra ! Nous espérons que cela va tenir quelques jours car nous n’avons pas assez de carburant pour rallier le Brésil.
Quelle journée !!!
Mercredi 12 décembre :
Un cargo passant près de nous et provoquant quelques remous a accéléré de quelques heures la mort de notre dernière drisse. La grand voile tombe à 17h00. Nous mettons un seul moteur en route et au ralenti mais nous devrons l’arrêter cette nuit pour gérer au mieux nos stocks de gasoil.
Jeudi, vendredi, samedi : une routine plus agréable s’installe mais avec toujours ce petit souci de gestion du carburant. Mer plus clémente qui nous permet de mieux dormir. Nous remettons nos lignes à l’eau.
Samedi nous pêchons un thon énorme mais nous avons du lutter contre un requin qui nous en a avalé plus de la moitié … Merci quand même monsieur le requin car sans son intervention nous n’aurions jamais pu remonter cette bête.
Dimanche 16 décembre :
Mer calme. Quel bonheur !
Nous sommes très excités car nous approchons du but … Nous faisons déjà des projets de visites.
Vers minuit un orage énorme se déclenche : éclairs monstrueux, pluie très forte et vent à 35 nœuds avec des pointes à 40 : vraiment très, très impressionnant et flippant … Notre veille est plus qu’attentive, nous sommes proches des côtes et le danger est donc présent. L’orage dure 2 bonnes heures et durant toute la nuit nous avons des averses.
Nous avons été approchés de très prêt par un cargo et vers 4 heures du matin nous avons frôlé un bateau de pêche en bois non signalisé. 2ème peur de ma vie ….
7H heure TU passage de l’équateur : quelle émotion !!! A 11h00 nous payons notre tribut à Neptune et dégustons notre petit verre de champagne, on l’avale rapidement car ballotés dans tous les sens.
Toujours beaucoup de houle et des averses qui nous empêchent d’ouvrir les hublots même dans le carré. Il fait très chaud. Emma devient impatiente. Et moi aussi …
A 23h branle-bas de combat la drisse de grand voile a cassé net. Philippe a pris la balancine pour la remplacer, on espère que ça tiendra.
Nuit très, très agitée.
Mardi 11 décembre
Mer plus clémente, entendez par là qu’on est tellement content d’être moins secoués que toute diminution même minime nous enchante.
Partis pour faire la sieste : gros problème : la balancine casse elle aussi.
1ère solution : monter tout en haut du mât pour voir si possibilité de récupérer la drisse de grand voile. 2 drisses ayant déjà cassées, j’explique à Philippe que c’est à moi de monter car en cas de problème il est plus à même de ramener Emma et Mowgli à bon port. Je vous signale que je suis comme Philippe très sujette au vertige et que monter à 18 mètres dans ces conditions c’est un vrai challenge. Je vous avoue que ça a été très dur, que j’ai eu la peur de ma vie car plus je montais et plus j’étais secouée. Je suis redescendue les bras tétanisés de l’effort à fournir pour se cramponner là haut
afin de minimiser les chocs et couverte de bleus. Et tout ça pour rien car la drisse est à l’intérieur du mât.
2ème solution : nous prenons la drisse du génaker (dernière drisse utilisable) pour hisser tant bien que mal la grand voile : advienne que pourra ! Nous espérons que cela va tenir quelques jours car nous n’avons pas assez de carburant pour rallier le Brésil.
Quelle journée !!!
Mercredi 12 décembre :
Un cargo passant près de nous et provoquant quelques remous a accéléré de quelques heures la mort de notre dernière drisse. La grand voile tombe à 17h00. Nous mettons un seul moteur en route et au ralenti mais nous devrons l’arrêter cette nuit pour gérer au mieux nos stocks de gasoil.
Jeudi, vendredi, samedi : une routine plus agréable s’installe mais avec toujours ce petit souci de gestion du carburant. Mer plus clémente qui nous permet de mieux dormir. Nous remettons nos lignes à l’eau.
Samedi nous pêchons un thon énorme mais nous avons du lutter contre un requin qui nous en a avalé plus de la moitié … Merci quand même monsieur le requin car sans son intervention nous n’aurions jamais pu remonter cette bête.
Dimanche 16 décembre :
Mer calme. Quel bonheur !
Nous sommes très excités car nous approchons du but … Nous faisons déjà des projets de visites.
Vers minuit un orage énorme se déclenche : éclairs monstrueux, pluie très forte et vent à 35 nœuds avec des pointes à 40 : vraiment très, très impressionnant et flippant … Notre veille est plus qu’attentive, nous sommes proches des côtes et le danger est donc présent. L’orage dure 2 bonnes heures et durant toute la nuit nous avons des averses.
Nous avons été approchés de très prêt par un cargo et vers 4 heures du matin nous avons frôlé un bateau de pêche en bois non signalisé. 2ème peur de ma vie ….