Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font
Veux-tu que je te dise : gémir n'est pas de mise
Aux Marquises"
Jacques Brel.
Soyons clairs tout de suite, les Marquises c’est très beau, c’est majestueux. C’est un archipel d’environ une petite dizaine d’îles, toutes volcaniques dont les parois abruptes et verdoyantes tombent directement dans une mer profonde. Les atolls coralliens et paysages habituels de rêve de la Polynésie c’est pour la semaine prochaine en arrivant aux Tuamotu. Mais venez à la découverte en quelques photos de nos superbes Marquises, Terres de légendes, mystérieuses et méconnues si envoûtantes et charmeuses.
Une fois n’est pas coutume voici un petit résumé de nos rencontres (nombreuses), anecdotes (pittoresques ?) et tranches de vie (authentiques).
D’abord après 19 jours de mer une visite de l’intérieur de l’île principale, NUKU HIVA, s’impose avec Tata Mahina notre guide local : festival de décors de montagne, cascades, baies, sites archéologiques, le temps de retrouver nos jambes de terriens et de rentrer à bord avec environ 10 kg de fruits offerts si généreusement par Tata Mahina.
Nous en avons profité pour aller à la poste et là, on comprend pourquoi dans les TOM les fonctionnaires sont payés doubles. Quand on voit les 3 préposés confortablement installés sous la clim en train de regarder dans le poste bien positionné en hauteur le match de foot Toulouse/Guingamp, apparemment ils semblaient très concernés … Reconnaissons tout de même qu’ils nous ont servis très rapidement et très gentiment en nous laissant regarder gratuitement si nous le souhaitions. Je vous rassure nous sommes repassés le lendemain pour voir et tout était rentré dans l’ordre, exit le foot, les 3 préposés regardaient un bon film (probablement réglementaire !). Je ne suis pas sûre que nous ne ferions pas de même après quelques mois ici (surtout payés doubles !).Jacques Brel.
Soyons clairs tout de suite, les Marquises c’est très beau, c’est majestueux. C’est un archipel d’environ une petite dizaine d’îles, toutes volcaniques dont les parois abruptes et verdoyantes tombent directement dans une mer profonde. Les atolls coralliens et paysages habituels de rêve de la Polynésie c’est pour la semaine prochaine en arrivant aux Tuamotu. Mais venez à la découverte en quelques photos de nos superbes Marquises, Terres de légendes, mystérieuses et méconnues si envoûtantes et charmeuses.
Une fois n’est pas coutume voici un petit résumé de nos rencontres (nombreuses), anecdotes (pittoresques ?) et tranches de vie (authentiques).
D’abord après 19 jours de mer une visite de l’intérieur de l’île principale, NUKU HIVA, s’impose avec Tata Mahina notre guide local : festival de décors de montagne, cascades, baies, sites archéologiques, le temps de retrouver nos jambes de terriens et de rentrer à bord avec environ 10 kg de fruits offerts si généreusement par Tata Mahina.
D’un autre côté, nous avons fait connaissance de Patricia, Patrice et leur fille Natacha qui arrivés en voilier il y a 2 ans ont prolongé l’escale et du coup sont LES spécialistes en crêpes et glaces italiennes sur des centaines de km à la ronde. Ils sont éminemment intégrés par ces marquisiens si chaleureux dans leur accueil.
Un bon conseil pour ceux qui veulent profiter des Marquises, il faut se lever tôt. Pour avoir le privilège de goûter au pain frais et viennoiseries associées vous devez vous rendre à la boulangerie avant 6h00 du matin sinon vous trouverez portes closes. Quant au marché, uniquement le samedi, ouh la la, c’est à 5h00 que les étalages se forment et à 6h00 qu’ils se démontent. Les denrées alimentaires se méritent ici !!!
Un bon conseil pour ceux qui veulent profiter des Marquises, il faut se lever tôt. Pour avoir le privilège de goûter au pain frais et viennoiseries associées vous devez vous rendre à la boulangerie avant 6h00 du matin sinon vous trouverez portes closes. Quant au marché, uniquement le samedi, ouh la la, c’est à 5h00 que les étalages se forment et à 6h00 qu’ils se démontent. Les denrées alimentaires se méritent ici !!!
L'Aranui, cargo mixte marchandises/passagers, attendu avec impatience Le coprah, résidu sec de la matière blanche du coco, vendu à des industries alimentaires et cosmétiques Promenade sur les hauteurs de la baie de Anaho et vues
Histoire d’avoir une bonne vue d’ensemble nous quittons NUKU HIVA pour UA HUKA et la baie d’Hane, mêmes décors avec encore des fruits et légumes offerts généreusement et spontanément par des gens adorables, merci encore Delphine. Et la guigne pour Philippe car j’ai repéré un très beau tiki pour compléter notre collection de statues. Alors qu’en pensez-vous ?
Nous continuons nos pérégrinations avec TAHUATA. Bon alors là, désolés mais c’est beaucoup plus classique avec la rengaine des dauphins, tortues et raies-mantas dans une baie toute ronde, bordée d’une superbe plage de sable blanc et délimitée par des cocotiers. Eau 27°. Bah oui de temps en temps on se contente de ce que l’on a !!! Du coup on retrouve All The Colours, un « bateau ami » australien du rallye de l’année dernière et les Alofi qui nous rejoignent ici. Petites soirées apéros et grandes discussions, ne manquaient que nos chers Voahangy. Jack, Alistair, Monica, Emma, Manon et Paul. C’est de toute façon ici le dernier salon où l’on cause avec des voiliers déjà rencontrés comme Bamako (avec la plus jeune des équipières 8 mois !) que l’on retrouve avec beaucoup de plaisir mais aussi des nouveaux comme Coquina (New-Zealand), Kena (Australien/USA), Anemos (germano/norvégien) etc …Du coup vous comprenez mieux l’importance des cours d’anglais.
Et puis nouvel « exploit » grâce aux cours assidus de ces chers tonton Jean-Paul et tata Annie aux Galápagos, Emma désormais nage sans avoir pied et sans ses bouées sur une longueur de 10 mètres. Nous vous tiendrons au courant des progrès à venir.
La prochaine étape c’est HIVA OA et là vous connaissez forcément, au moins de réputation, puisque ces 2 figures incontournables, Brel et Gauguin, avaient choisi cette île pour leur ultime étape. Partis tôt le matin tous à bord de Mowgli (les Alofi n’ayant toujours pas réglé leur problème de guindeau) nous y passerons une journée exceptionnelle quant à la beauté des reliefs, quant aux émotions fortes à longer en 4x4 et quad des chemins sinueux bordant des précipices, quant au pantagruélique déjeuner préparé de dernière minute par Marie-Ange, quant à la découverte des 5 « tiki » monumentaux du site de Lipona et pour finir quant à mes retrouvailles avec ces 2 charmants brésiliens dont je vous avais parlé à Panama (Philippe a donc décidé immédiatement de lever l’ancre et de partir, c’est bizarre mais Thierry avait l’air d’accord aussi!!!). Plus sérieusement nous nous sommes recueillis sur la tombe du Grand Jacques où curieusement il y avait beaucoup plus de bonbons que de fleurs. Il est vrai aussi « Je vous ai apporté des bonbons / Parce que les fleurs c'est périssable/ Les bonbons c'est tellement bon ».
Ensuite retour case départ, NUKU HIVA, parce que Philippe a eu la merveilleuse idée d’aller frôler de trop près le corail et s’étant écorché le genou nous a rejoué la scène de l’infection mais cette fois-ci beaucoup plus virulente. Direction donc l’hôpital où le personnel soignant, et particulièrement Franck ainsi que le chirurgien Jean-Pierre ont pris mon homme en main avec une gentillesse naturelle et spontanée remarquable. Après une petite nuit d’observation où Philippe testera également le charme des piqûres de nonos (petites mouches peu farouches, très friandes), bistouri sous anesthésie locale et obligation de calme plus soins quotidiens à l’hôpital. Un hôpital comme celui-ci tout le monde en rêve, c’est « l’hôpital s’amuse ». On vous soigne vos bobos aussi bien par la médecine traditionnelle que par une bonne dose d’humour. Rien de tel pour vous faire oublier vos peurs, vos maux qu’une bonne blague, qu’un fou rire et de charmants sourires.
La générosité, la bonté, la bienveillance, la solidarité de ces marquisiens font de cette terre si hostile aux 1ers regards un havre de bons sentiments, de simplicité, un retour aux sources, une interrogation sur les besoins essentiels et les relations essentielles :
- c’est Franck, l’infirmier qui se chargera de Philippe de donner tous les bons plans des Marquises
- c’est Jean-Pierre, le chirurgien, de m’inviter à profiter des bienfaits de son jardin pour cueillir tous les fruits et légumes dont nous aurions besoin. Mowgli s’est transformé en verger et croule sous les bananes, mangues, pamplemousses, bananes, avocats, citrons, caramboles et autres fruits exotiques.
- c’est le personnel de l’épicerie Larson qui me sachant occupée par Philippe m’a mis des produits frais de côté tels que les yaourts natures et croyez-moi ici ça vaut de l’or (approvisionnement 1 fois par mois, les yaourts ne restent en rayon que quelques heures !).
- c’est Patricia & Patrice qui mettront leur voiture à disposition pour éviter les trajets à Philippe et qui auront toujours un geste de réconfort en lui offrant une glace ou une crêpe pour le retaper. - ceux sont toutes les personnes rencontrées sur ces différentes îles qui toujours spontanément ont offert leurs services en nous véhiculant, ont garni nos paniers de fruits, ont partagé un instant de leur vie toujours avec le sourire.
Ceux sont aussi les gens des voiliers qui me voyant me débattre avec mes courses, Emma, l’annexe, les enjambées parfois acrobatiques pour atteindre la jetée m’ont apporté leur aide et aussi bien sûr mes chers Alofi. Pour moi ce sera l’étape de la solidarité et des valeurs humaines : les gens de terre vous accueillent et vous attendent si fiers de vous faire partager leur amour de leur terre, les gens de mer se libèrent, les contacts sont spontanés, la grande famille est enfin réunie.
Cette étape sera aussi sous le signe de la triste réalité de la vie et des chocs qu’elle peut occasionner. Jusqu’à ce jour nous avions entendu des rumeurs, des histoires de ça c’est passé pas très loin de nous. Aujourd’hui nous sommes confrontés au choc de la dure réalité de la vie maritime. Bill, un charmant globe-trotter, marin solitaire, très apprécié des marquisiens et des navigateurs par sa gentillesse, son sourire toujours attaché sur son visage et ses tours de chants et guitare, a disparu. Parti sur son voilier "Emily Pearl" pour profiter d’un mouillage de l’autre côté de l’île, quelques jours plus tard silence radio. Des pêcheurs ayant trouvé des objets flottants et morceaux de bateau ont donné l’alerte. Les recherches ont été lancées, les plongeurs de la gendarmerie ont retrouvé l’épave sous 15 m de fond, déchiquetée par cette côte si déchirée. Pas de présence de Bill. Chacun retient son souffle et espère car son annexe n’est pas là. Serait-il en train de dériver au large ? 8 jours plus tard, l’hypothèse la plus probable est qu’il serait tombé par-dessus bord, pour un marin solitaire, cela ne pardonne pas. A l’heure où je vous écris, il est toujours porté disparu., ses 9 enfants espèrent toujours.
A Bill …………………
Ensuite retour case départ, NUKU HIVA, parce que Philippe a eu la merveilleuse idée d’aller frôler de trop près le corail et s’étant écorché le genou nous a rejoué la scène de l’infection mais cette fois-ci beaucoup plus virulente. Direction donc l’hôpital où le personnel soignant, et particulièrement Franck ainsi que le chirurgien Jean-Pierre ont pris mon homme en main avec une gentillesse naturelle et spontanée remarquable. Après une petite nuit d’observation où Philippe testera également le charme des piqûres de nonos (petites mouches peu farouches, très friandes), bistouri sous anesthésie locale et obligation de calme plus soins quotidiens à l’hôpital. Un hôpital comme celui-ci tout le monde en rêve, c’est « l’hôpital s’amuse ». On vous soigne vos bobos aussi bien par la médecine traditionnelle que par une bonne dose d’humour. Rien de tel pour vous faire oublier vos peurs, vos maux qu’une bonne blague, qu’un fou rire et de charmants sourires.
La générosité, la bonté, la bienveillance, la solidarité de ces marquisiens font de cette terre si hostile aux 1ers regards un havre de bons sentiments, de simplicité, un retour aux sources, une interrogation sur les besoins essentiels et les relations essentielles :
- c’est Franck, l’infirmier qui se chargera de Philippe de donner tous les bons plans des Marquises
- c’est Jean-Pierre, le chirurgien, de m’inviter à profiter des bienfaits de son jardin pour cueillir tous les fruits et légumes dont nous aurions besoin. Mowgli s’est transformé en verger et croule sous les bananes, mangues, pamplemousses, bananes, avocats, citrons, caramboles et autres fruits exotiques.
- c’est le personnel de l’épicerie Larson qui me sachant occupée par Philippe m’a mis des produits frais de côté tels que les yaourts natures et croyez-moi ici ça vaut de l’or (approvisionnement 1 fois par mois, les yaourts ne restent en rayon que quelques heures !).
- c’est Patricia & Patrice qui mettront leur voiture à disposition pour éviter les trajets à Philippe et qui auront toujours un geste de réconfort en lui offrant une glace ou une crêpe pour le retaper. - ceux sont toutes les personnes rencontrées sur ces différentes îles qui toujours spontanément ont offert leurs services en nous véhiculant, ont garni nos paniers de fruits, ont partagé un instant de leur vie toujours avec le sourire.
Ceux sont aussi les gens des voiliers qui me voyant me débattre avec mes courses, Emma, l’annexe, les enjambées parfois acrobatiques pour atteindre la jetée m’ont apporté leur aide et aussi bien sûr mes chers Alofi. Pour moi ce sera l’étape de la solidarité et des valeurs humaines : les gens de terre vous accueillent et vous attendent si fiers de vous faire partager leur amour de leur terre, les gens de mer se libèrent, les contacts sont spontanés, la grande famille est enfin réunie.
Cette étape sera aussi sous le signe de la triste réalité de la vie et des chocs qu’elle peut occasionner. Jusqu’à ce jour nous avions entendu des rumeurs, des histoires de ça c’est passé pas très loin de nous. Aujourd’hui nous sommes confrontés au choc de la dure réalité de la vie maritime. Bill, un charmant globe-trotter, marin solitaire, très apprécié des marquisiens et des navigateurs par sa gentillesse, son sourire toujours attaché sur son visage et ses tours de chants et guitare, a disparu. Parti sur son voilier "Emily Pearl" pour profiter d’un mouillage de l’autre côté de l’île, quelques jours plus tard silence radio. Des pêcheurs ayant trouvé des objets flottants et morceaux de bateau ont donné l’alerte. Les recherches ont été lancées, les plongeurs de la gendarmerie ont retrouvé l’épave sous 15 m de fond, déchiquetée par cette côte si déchirée. Pas de présence de Bill. Chacun retient son souffle et espère car son annexe n’est pas là. Serait-il en train de dériver au large ? 8 jours plus tard, l’hypothèse la plus probable est qu’il serait tombé par-dessus bord, pour un marin solitaire, cela ne pardonne pas. A l’heure où je vous écris, il est toujours porté disparu., ses 9 enfants espèrent toujours.
A Bill …………………